« Un Avignon du mime »

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L'édition 2011 a flirté avec le succès. Le projet de Pôle du mime est renforcé.

Pierre Etaix, un grand monsieur sur la scène du Théâtre, en clôture samedi soir. PHOTO DRMimos s'est terminé samedi soir par un feu d'artifice : le spectacle, dans un théâtre de L'Odyssée plein à craquer, de Pierre Etaix et de ses complices. Filmé (une première), ce fut un sommet de subtilité, de drôlerie, de finesse et d'éclectisme artistique. Les spectateurs, pour beaucoup d'entre eux pliés de rire, pourront-ils un jour, à l'instar des grognards d'Austerlitz, lancer « J'y étais » ?

Quoi qu'il en soit, l'heure est revenue hier aux choses sérieuses avec le premier bilan de Mimos 2011 dressé par le maire (félicité par Paul Larue, président de L'Odyssée, pour son engagement personnel) et par Chantal Achilli, sa directrice.

En présence du conseiller artistique Patrick Roger, celle-ci confirma ses propos de « Sud Ouest Dimanche » hier : « De 50 à 60 000 spectateurs ont assisté à part égale au in et au off, et plus de 6 000 dans les salles remplies à 70 %. On a accueilli 250 artistes et employé 120 personnes. Mimos est un vrai ambassadeur de Périgueux, qui s'identifie à ce festival cosmopolite. La Visitation a même accueilli un stage franco-allemand de vingt étudiants berlinois en théâtre… »

Il fut aussi question de l'appropriation du festival par les citoyens, nombreux aux rencontres du matin, et soucieux d'« humer une atmosphère Mimos » en prise avec une image cohérente de Périgueux. « Périgueux, c'est du caviar », ont lancé des Toulousains. Pour le maire, la comparaison n'est pas juste…

On a aussi parlé prix. Mimos, « grand festival à petit budget » (400 000 euros) a, à l'exception du prix Mim'Off de 1 500 euros (1), préféré privilégier l'aide à la création.

La Région à convaincre
Côté notoriété, Michel Moyrand a souhaité « un Avignon du mime », regretté l'absence de la télévision nationale, et rappelé que Mimos travaille à soutenir la création et la formation, les master-classes et la recherche.

Il parla évidemment à ce titre du projet de Pôle national des arts du mime qui, d'enjeu international, doit encore être plaidé au niveau de la Région, alors que le Département et l'État sont déjà convaincus. Il a dit fermement : « Je n'engagerai pas la Ville sur ce Pôle si on n'a pas la garantie des autres collectivités. »

Filant la métaphore horticole, il a glissé : « Pour ce grand projet, j'aurai introduit un nouveau greffon, il reste maintenant à arroser… »

(1) Comme on l'aura lu dans « Sud Ouest Dimanche » hier, c'est le clown chilien Rodolpho Meneses dit « Tuga » qui l'a emporté.

Michel Moyrand